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Parent jouant avec ses enfants au coucher du soleil

Quelle question malaisante ! Vous ne trouvez pas ? Pourtant c’est celle que doivent se poser de nombreux parents à la suite de leur divorce. La séparation occasionne des changements, des déséquilibres, voire des interrogations. Comment soutenir les enfants ? Quel mode de garde privilégier ? Est-il possible de reconstruire une vie de famille malgré un échec conjugal ? Rassurez-vous avoir des doutes et se poser des questions est tout à fait légitime à la suite d’un divorce.   

Voici quelques clés pour vous aider dans votre nouvelle vie de parent divorcé. 

Élever son enfant ensemble tout en étant séparé, ça peut parfois être compliqué question logistique. Mais le couple parental continue d’exister malgré la fin de la relation amoureuse. Vous le savez peut-être déjà mais le mot parentalité est issu du mot anglais “parenthood” et a été créé par Paul-Claude Racamier, psychiatre et psychanalyste français, au début des années 1960. L’adulte devenu parent se doit de répondre aux besoins de son enfant tant sur le plan affectif que matériel. Séparés, la coparentalité est un réel défi pour les parents, et nécessite de l’implication, du respect mutuel et de trouver des formes de communication qui conviennent également aux enfants. 

Régler vos conflits avec votre ex-époux(se) 

Il semble important de remettre les choses en perspective. Les enfants ne souffrent pas nécessairement de votre séparation – à condition que vous les ayez suffisamment rassurés et guidés pendant votre divorce -, ils souffrent principalement du conflit qui prospère entre vous et votre ex-conjoint(e).

En effet, l’enfant n’a pas à entendre des conversations qui ne le regarde pas. Mettez-le à l’abri. Certains enfants, surtout quand ils vous ont vu vous disputer à leur propos, ont le sentiment qu’ils sont responsables de votre séparation et ressentent alors de la culpabilité. De plus, lorsque les parents ne se parlent plus, l’enfant peut naturellement développer une posture de messager sans forcément s’en rendre compte. Là encore, ce n’est pas son rôle.

Pour régler vos conflits, il est important que chaque parent demande de l’aide à un proche et/ou à un professionnel afin d’entamer un processus de reconstruction personnel et conjugal. Il peut s’agir d’un(e) thérapeute ou d’un(e) médiateur(trice) conjugal(e) par exemple. 

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Choisir un mode de garde qui convient à l’enfant 

En matière de résidence tout est possible à condition que cela convienne à l’enfant par rapport à son âge, à son tempérament, mais aussi en fonction de vos conditions. Vous ne devez pas vous mettre en difficulté. De plus, si vous êtes amené(e) à vous déplacer régulièrement pour des raisons professionnelles,  est-il judicieux d’envisager une garde alternée ? À l’inverse, si vous êtes géographiquement proche de votre ex-conjoint(e), est-il préférable pour l’enfant de vous voir uniquement un weekend sur deux ? Généralement, d’après les pédopsychologues, la résidence alternée est difficile à mettre en place avant l’âge de 3-4 ans parce que l’enfant a surtout besoin de stabilité et de se sentir en sécurité à travers la figure principale d’attachement qui est le plus souvent sa maman. Eh oui, un bébé est totalement dépendant de son environnement. 

Ce sentiment de sécurité participe à la construction de son identité. Il est donc recommandé de privilégier des droit de visite et d’hébergement relativement court pour l’autre parent, c’est-à-dire, quelques heures plusieurs fois par semaine. Ainsi, la garde dite classique, où l’enfant est chez un parent la semaine et un weekend sur deux chez l’autre, convient particulièrement aux enfants de moins de 3 ans mais aussi aux enfants avec un tempérament plus anxieux et craintif, qui ont besoin d’être rassurés. En revanche, ce n’est pas parce que l’enfant vit principalement chez l’un des deux parents que ce même parent doit tout décider pour lui.

Lorsque l’enfant grandit, il est important de tenir compte de son avis car il peut ressentir le manque d’un de ses parents. Les décisions prises au moment de la séparation ne sont jamais définitives. Il est toujours possible de saisir le juge aux affaires familiales (JAF), afin de faire modifier les modalités de résidence de l’enfant et  l’exercice du droit de visite et d’hébergement d’un parent. 

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Continuer à communiquer avec votre ex-époux(se) 

Pour communiquer avec votre ex-époux(se), vous pouvez, par exemple, créer ce qu’on appelle un agenda partagé ou un cahier de liaison qui reprend les informations relatives aux rendez-vous médicaux des enfants, aux dates des réunions scolaires, aux bulletins, aux activités extra-scolaires, au calendrier des vacances scolaires ainsi que les dépenses effectuées pour l’enfant. Vous pouvez aussi y inscrire des informations plus personnelles sur votre enfant, à savoir vos doutes, vos joies, vos peurs afin que l’autre parent puisse être au courant.

Vous pouvez également communiquer par mail si vous n’avez pas envie de vous croiser régulièrement. C’est un outil à la fois pratique et moderne qui peut, cependant, donner lieu à des malentendus. Il convient donc de mettre en place quelques règles pour mieux communiquer ensemble et s’abstenir de rédiger un mail sous le coup de l’émotion.

Plusieurs sites internet* se sont aussi spécialisés dans la communication des parents séparés ou divorcés. Ces inscriptions, pouvant être gratuites ou payantes, donnent accès aux parents à un calendrier partagé et à un outil de gestion des dépenses, des tâches, et à un système d’échanges d’informations et de photos. La communication est donc facilitée, les échanges sont fixés et il est accessible quel que soit l’endroit où l’heure.

Si vous voulez aller plus loin,  je vous conseille le livre d’Amandine Langevin, Divorce, séparation, comment accompagner l’enfant ? Dans ce livre, vous trouverez plusieurs conseils pour mieux communiquer avec votre ex-époux(se) et gérer au mieux les besoins de votre enfant.

Ne pas demander à l’enfant de choisir entre vous et votre ex-époux(se) 

Parfois, les histoires familiales sont plus compliquées, plus conflictuelles et dans ce cas, les parents ne prennent pas toujours en compte les sentiments et les envies de l’enfant qui subit ce divorce. Il peut  même être amené à servir d’intermédiaire entre les parents et entendre des conversations qui ne le concerne pas. Cela peut créer ce qu’on appelle un syndrome d’aliénation parentale

Le syndrome d’aliénation parentale ou SAP a été défini dans les années 1980 par Richard Gardner, un psychiatre et psychologue. Par son comportement et son attitude, l’un des parents peut instaurer une relation privilégiée avec son enfant et l’influencer sur ce qu’il doit penser de son autre parent. L’enfant peut alors développer une forme de rejet du parent et de son entourage. 

Accompagner et écouter votre enfant 

Même si le conflit reste important, il ne faut surtout pas occulter la parole de l’enfant. Peu importe la fréquence à laquelle vous voyez votre enfant, ce dernier doit se sentir en sécurité au sein du foyer familial. Même en son absence, vous devez continuer à communiquer avec lui. Il est donc important de réfléchir en amont de la séparation physique que ce soit pour la semaine ou pour le weekend, à la manière de communiquer avec votre enfant sans devenir intrusif, et lui laisser du temps avec l’autre parent.

Il peut s’agir d’appels téléphoniques, d’échange via skype, d’envoi de mails, de photographies ou de cadeaux. L’enfant doit sentir que vous êtes toujours présent(e) même si vous n’êtes pas avec lui en ce moment. 

Décomplexifier votre enfant 

Les enfants ont généralement peur et craignent de vous faire de la peine suite à la semaine passée chez l’autre parent. Ils vont donc automatiquement s’autocensurer et ne pas raconter les bons moments passés car ils veulent vous protéger. Ils sortent ainsi de leur place d’enfants. C’est ce qu’on appelle la parentalisation. 

Attention à ne pas les laisser inverser les rôles car c’est à vous de les protéger et de libérer leur paroles. Il ne s’agit pas de mener l’enquête sur ce qui s’est passé chez l’autre parent. Laissez le temps à votre enfant de raconter à son rythme et librement ce qu’il a vécu. Dites-lui plutôt que vous êtes heureux(se) qu’il ait passé un bon moment avec sa mère/son père et accueillez son enthousiasme. S’il sent que vous êtes crispé(e) ou bien attristé(e), il préfèrera se taire. 

Organiser une passation fluide 

Votre enfant a besoin que la transition entre les deux maisons se passe le plus sereinement possible. Dites à votre enfant qu’il va passer un bon moment chez son père/mère et que vous allez en profiter pour vous reposer et prendre soin de vous. Lors du divorce de ses parents, l’enfant peut se sentir responsable. Il est donc important de le rassurer au moment de la transition et de ne pas lui laisser entendre que vous êtes triste. Et, ne laissez pas non plus les adieux s’éterniser ! 

Ainsi,  pour continuer à préserver un équilibre et un esprit familial malgré une relation fragile avec votre ex-époux(se), essayez de transformer cette relation tendue voire toxique en relation collaborative, comme si vous étiez des “associé(e)s” qui travaillent ensemble sans forcément s’apprécier mais qui ont un intérêt commun : le bien être de vos enfants. 

Sources : 

Sabrina de Dinechin, médiatrice familiale et coach parental, Parents séparés : mode d’emploi pour une gestion simple, septembre 2020.

Amandine Langevin, psychologue clinicienne et psychothérapeute, Divorce, séparation : comment accompagner l’enfant ?, janvier 2020.

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